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1)Pour quelle raison avez-vous choisi de consacrer votre intervention au
sujet « Sartre et les Etats-Unis » ?
Certaines observations de Sartre sur les Etats-Unis sont très actuelles
aujourd’hui : ce qu’il a dit sur les Etats-Unis de la guerre du
Vietnam ou en pleine période maccarthyste redevient juste maintenant
avec l’Amérique de Bush et donc je vais montrer à quel point
la pensée sartrienne est vivante, efficace, et est toujours contemporaine
aujourd’hui, alors qu’on fête le centenaire de Sartre ! Cela
m’a frappée de lire ces textes que ont été écrits
en 1945, 1950, 1965 et à quel point ils sont porteurs aujourd’hui.
C’est pour cela que j’ai travaillé sur « Sartre et
Les Etats-Unis », comme Juliette Simont a travaillé sur la torture.
Dans un texte de 1949, on a l’impression que Sartre a écrit au
lendemain du onze septembre, parce qu’il parle de la culture des villes
européennes après la guerre et il dit « les villes européennes
ont toutes une culture commune, c’est la culture de la ville mutilée
» ; et il ajoute « les Américains ne peuvent pas comprendre
». Mais le onze septembre, les Américains ont compris ce qu’était
une ville mutilée. C’est extrêmement intéressant :
il a compris que les Américains étaient protégés
contre cela, contre la destruction des villes. Or, le onze septembre ce pays
s’est senti vulnérable pour la première fois.
Sartre montre ici vis à vis des USA une sensibilité et un prophétisme
étonnants.
Quand j’ai écrit mon premier livre sur Sartre, je ne connaissais
pas les Etats-Unis et, depuis j’ai vécu aux Etats-Unis pendant
huit ans : j’ai été conseiller culturel de l’ambassade
de France. Maintenant, professeur d’études américaines,
je comprends les Etats-Unis de l’intérieur, notamment le clivage
religieux et je me rends compte que Sartre a compris les Etats-Unis par le biais
du protestantisme. C’est cette problématique nouvelle qui permet
de comprendre les Etats-Unis par le clivage religieux. Le rapport à l’argent
de Sartre, par exemple, provient complètement de l’éthique
protestante : l’argent ne compte pas. Tout son rapport à la politique
provient d’une sensibilité à l’éthique. Ce
sont des éléments que je n’avais pas vu auparavant.
En 1965 il écrit :
« Je voudrais rajouter qu’aujourd’hui nous
n’avons pas à considérer l’Amérique comme le
centre du monde, c’est la plus grande puissance du monde? Je vous l’accorde,
mais notez, elle est loin d’en être le centre. En étant Européens
on n’a même le devoir de ne pas considérer l’Amérique
comme le centre du monde, il faut montrer son intérêt et sa solidarité
avec les peuples du Vietnam, de Cuba, de l’Afrique avec tous les amis
du tiers monde qui se sont frayés un chemin jusqu’au seuil de l’existence
et de la liberté et qui prouvent chaque jour que la plus grande puissance
du monde est incapable d’imposer ses lois, qu’elle est également
la puissance la plus vulnérable du monde et que le monde ne l’a
pas choisie pour devenir son centre de gravité. Les Etats-Unis évolueront
bien sûr lentement, très lentement et mieux, je pense, si on leur
résiste que si on ne les encense pas.»
Dans un article pour le magazine The Nation où il explique pourquoi
il refuse d’aller aux Etats Unis en 1965. Il regarde les Etats-Unis du
point de vue de l’Européen en refusant le rapport de force qu’ont
imposé les Etats-Unis de la même manière que quand il était
professeur, il disait « il ne faut pas tirer de sa supériorité
de savoir une relation de pouvoir » ; de la même façon qu’il
a toujours accepté les débats avec le gens plus jeunes, les gens
inférieurs, mais sans les écraser par un rapport de force. L’essai
de Sartre est d’une grande actualité
2) En tournant l’attention sur les « années maos »
de Sartre, vous écrivez, en paraphrasant Sartre, que « camaraderie
et métaphysique » semblent avoir été les deux valeurs
principales que Sartre découvrit dans le groupe maoïste. Est-ce
que vous pourriez nous dire quelques mots à propos de la considération
selon laquelle « c’était la philosophie que «paradoxalement
(comme vous écrivez) Sartre retrouvait à partir des discussions
politiques avec les maos ?
Toutes les expériences politiques de Sartre ont étés très
ponctuelles, toutes furent des échecs. Il y a d’abord une première
expérience « Socialisme et liberté » en 1941, une
deuxième expérience, le R.D.R. en 1947, une troisième,
le compagnonnage de route avec le parti communiste. Il y a après les
Maos. Ces trois expériences-dans lesquelles Sartre a cherché une
« troisième vie »- se sont terminé avec un Sartre
qui, après avoir exercé une pratique dans le concret, se renferme
sur lui-même et produit un œuvre philosophique : L’être
et le néant après « Socialisme et liberté »,
la Morale après le R.D.R., la Critique de la raison dialectique après
le parti communiste. Donc il y a en fait toujours une relation dialectique entre
sa pratique du concret, l’échec de cette pratique et la réinvention
du monde par un gros traité philosophique et abstrait. Donc, c’est
tout un jeu entre le concret et l’abstrait, tout un jeu entre le politique
et le philosophique, mais Sartre est effectivement plus à l’aise
avec les idées philosophiques qu’avec la pratique politique, et
alors ce qu’il a fait avec les Maos c’est qu’il a offert son
pouvoir symbolique comme un bouclier aux maos qui avaient besoin de protection
par rapport au pouvoir policier. Il savait parfaitement ce qu’il faisait,
il négociait son statut pour un groupe qui était traqué
par la police. Ce qu’il a eu auprès des militantes maoïstes,
(notamment avec Benny Lévy) c’est une camaraderie et cela dans
un groupe où il était intégré, même s’il
n’en partageait pas totalement tous les éléments.
Je pense que toute la trajectoire de Sartre sur le plan politique est absolument
atypique. Raymond Aron, par exemple, a une trajectoire très classique
: il va de l’engagement vers une position beaucoup plus conservatrice
alors que Sartre va à l’envers: plus il avance en son âge,
plus il se dirige vers la gauche, il va se construire, donc, une place à
la gauche du parti communiste ou personne ne peut le déranger. C’est
une trajectoire à l’envers : plus il vieillit plus il devient libertaire,
anarchisant, en trouvant une camaraderie auprès les maos.
C’est intéressant, parce que dès le départ, dans
le premier roman qu’il a publié pendant les années de l’École
Normale, « Une Défaite » il y a le personnage de Richard
Wagner, le vieux créateur et celui de F. Nietzsche, le jeune créateur
: déjà il montrait, donc, cette espèce de tension, de confrontation
entre le vieux créateur et le jeune créateur, exactement ce qui
se passait avec Benny Lévy, le jeune créateur et Sartre le vieux
créateur .Sartre adorait que les jeunes le stimulent en fait, c’était
une espèce de remise en question permanente : il donnait des armes aux
jeunes et cela le stimulait.
3)Votre biographie est très riche en révélations sur
les milles détails de la « vérité » de l’homme
Sartre. Sartre aussi a dédie grande pars de son travail à la rédaction
de biographies, dont le contenu, le style, la méthode, représentaient
chaque fois le miroir de la complexité de la pensée sartrienne.
Reconnaissez-vous comme valide le principe sartrien selon lequel « le
rêve absolu que nourrit tout autour c’est d’écrire
tout ce qu’il a à dire sur celui sur lequel il va écrire
» ? (Sartre parlait, dans cette citation,de Flaubert) . Est-ce que vous
relevez quelques correspondances entre votre travail de biographe et celui de
Sartre, notamment dans la conception que vous en avez?
En fait, Sartre dit que l’empathie est la seule façon de comprendre
l’autre : « Flaubert, c’est le contraire de moi, en fait il
représente l’opposé exact de ma propre conception de la
littérature, et donc j’ai dû entrer en empathie avec lui
pour pouvoir le comprendre». Il dit exactement « la seule façon
de comprendre quelqu’un c’est par empathie. »
L’histoire entre Sartre et moi est très différente, parce-que
dès le départ j’avais des sympathies sartriennes ; pas directement
parce que j’ai commencé à travailler sur Nizan, et en fait
c’est Nizan qui m’a amenée à Sartre. J’étais
en khâgne et le professeur de philosophie, Nicolas Grimaldi (il vient
d’écrire un très joli livre sur Socrate), pour une dissertation
sur la déception, nous avait dit : « lisez la préface de
Sartre à Aden Arabie de Paul Nizan ». J’ai lu ce livre que
m’a bouleversée, surtout la préface et puis, peu à
peu, j’ai commencé à faire ma maîtrise sur Nizan ;
j’ai rencontré Sartre à ce moment là, quand j’avais
20 ans et la manière dont Sartre m’a reçue est typique .
J’allais voir le monument littéraire, quelqu’un qui était
au-dessus du Prix Nobel et il a répondu à mes questions avec une
immense précision et une immense courtoisie ; pour répondre à
mes questions il parlait lentement, parce qu’il essayait de retrouver
ses souvenirs sur Nizan et, comme il cherchait ses mots pour composer sa phrase,
je lui suggérais, parfois, un mot et il acceptait toujours ceux que je
lui suggérais. Symboliquement, j’ai eu l’impression que se
construisait un dialogue à deux : il me faisait parler autant qu’il
parlait lui-même. J’’étais sortie de là avec
un sentiment de plénitude, au lieu de me sentir, comment dire, perdue,
intimidée ; je me suis rendu compte qu’il n’utilisait pas
sa situation de savoir pour imposer un pouvoir à l’autre, mais
bien au contraire, pour donner à l’autre les outils pour dépasser
la situation du pouvoir de manière subversive. C’est absolument
rarissime comme sentiment. Sartre ne refusait jamais un rendez-vous quand un
anonyme lui téléphonait, il ne refusait jamais ; on lui écrivait
une lettre et il répondait, on lui demandait une préface et il
la donnait. Par exemple, Robert Misrahi lui a dit « Je porte une étoile
jaune, je suis très jeune, je ne peux pas passer l’agrégation
de philo, parce que je suis juif et je n’ai pas de quoi payer mes études,
comment fais-je? ». Sartre a répondu : « je vous prêterai
de l’argent , tous les mois ».
Il a donné de lui-même, de son argent, de son temps, à tout
le monde, comme Socrate. Il y a beaucoup de Socrate chez Sartre et Sartre c’est
d’abord un modèle de comportement avant d’être une
doctrine ; c’est pour cela que le gens qui ne sont pas sartriens ne comprennent
rien du tout ; c’est comme parler de ses erreurs politiques : c’est
tellement secondaire, car tout le monde se trompe de toute façon. La
politique c’est le domaine de l’erreur : il n’y a pas de politique
sans erreurs.
Pour Sartre l’empathie, je l’avais au départ ; moi, je suis
née en Algérie, je suis venue à Paris où j’ai
vécu l’hostilité, le rejet d’une certaine partie de
la France qui m’a fait pas sentir que je n’étais pas vraiment
française et c’est quelqu’un comme Sartre qui, de sa place
d’héritier subversif, m’a tendu la main. Donc, en fait, avec
l’empathie que j’avais au départ, je n’ai pas dû
me battre comme Sartre a dû se battre contre Flaubert.
Traduzione italiana a cura di Cristina Ficorilli
1)Per quale ragione ha scelto di dedicare il suo intervento- in sede del
Convegno Sartre après Sartre- al tema « Sartre e
gli Stati Uniti »?
Molte tra le osservazioni che Sartre rivolge al tema “Stati Uniti”appaiono
oggi, profondamente attuali: le parole che Sartre pronuncia nei confronti dell’America
al tempo della guerra in Vietnam e all’epoca del maccartismo evocano,
infatti, se rapportate all’“America di Bush” tutta la loro
modernità. Mia intenzione è lasciare intravedere sino a quale
punto il pensiero sartriano sia ancora vivente, efficace e contemporaneo, soprattutto-
oggi- in occasione del centenario della nascita del filosofo. Sono rimasta molto
colpita nel rinvenire, nel corso della rilettura dei diversi testi sartriani
datati 1945,1950 e 1965, alcuni aspetti del suo pensiero come assolutamente
inerenti l’epoca attuale. A tale ragione, in sostanza, è riconducibile
la mia scelta di lavorare sul tema “Sartre e gli Stati Uniti”e penso
che non si discosti di molto da ciò la motivazione che ha condotto Juliette
Simont a trattare, durante il Colloquio “Sartre dans son epoque”
a Bruxelles (14-15 Febbraio 2005), il tema della tortura in Sartre. Leggendo
un testo del 1949, si ha l’impressione che il filosofo scriva all’indomani
dell’11 Settembre: parlando, infatti, della cultura delle città
europee nel dopoguerra, afferma: «…le città europee possiedono
tutte una cultura comune, la cultura della “città mutilata”»
ed aggiunge: “ L’America non può comprende...”.
Ora, l’11 Settembre gli Americani hanno compreso cosa significa appartenere
ad una “città mutilata”, sentendosi per la prima volta vulnerabili.
.E’ straordinariamente singolare: Sartre esprime nella descrizione della
situazione americana una sensibilità ed un profetismo eccezionale.
Quando scrissi il mio primo libro su Sartre, non conoscevo gli Stati Uniti;
in seguito ho vissuto in America per otto anni: ero consigliere culturale presso
l’Ambasciata di Francia, ed ora, in qualità di docente di studi
americani, possiedo gli strumenti per comprendere dal di dentro il mondo americano,
in particolar modo l’apporto dell’aspetto religioso.
Mi rendo conto che Sartre ha compreso gli Stati Uniti attraverso la mediazione
del protestantesimo ed è in tale nuova problematica che si situa l’intelligibilità
dell’apporto religioso, interiormente alla cultura e alla vita americana.
Lo stesso rapporto di Sartre con il denaro, per esempio, trova le sue radici
all’interno dell’etica protestante: il denaro non ha nessun’importanza;
parimenti si può affermare che una maggiore leggibilità dell’approccio
sartriano alla sfera politica proviene dalla sua profonda sensibilità
nei confronti della questione etica. Tali aspetti sono degli elementi che io
non avevo considerato all’inizio.
Nel 1965 Sartre scrive:
“ Vorrei aggiungere che oggi non dobbiamo considerare
l’America come il centro del mondo. L’America è la più
gran potenza del mondo? Ve lo accordo. Ma, attenzione! L’America è
lontana da rappresentarne il centro. Come europei, si ha il dovere di non considerare
l’America come il centro del mondo, di mostrare l’interesse e la
solidarietà americana con i popoli del Vietnam, di Cuba, dell’Africa
e con tutti gli amici del Terzo Mondo, i quali aprendosi una strada, lottando
fin oltre la soglia dell’esistenza e della libertà, provano ogni
giorno che la più grande potenza del mondo è allo stesso tempo
la potenza più vulnerabile, rivelandosi incapace d’imporre le proprie
leggi ad un mondo che non la ha scelta come proprio centro di gravità”.
In un articolo pubblicato sulla rivista The Nation, in cui Sartre motiva il
suo rifiuto di recarsi negli Stati Uniti nel 1965, Sartre guarda agli Stati
Uniti dal punto di vista dell’Europeo, rifiutando il rapporto di forza
imposto dagli Stati Uniti sul resto del mondo: rifiuto che rievoca il diniego
espresso dal filosofo, all’epoca in cui egli era professore, contro ogni
forma di rapporto di potere: “Non bisogna far conseguire dalla superiorità
del sapere una relazione di potere”.
Coerentemente a ciò, Sartre ha sempre intrattenuto dibattiti con persone
più giovani, “inferiori”, senza mai per questo schiacciarli
attraverso un rapporto di forza.
L’esempio sartriano resta di grande attualità.
2) Parlando del periodo “maoista” di Sartre, lei scrive, parafrasando
Sartre, che “cameratismo e metafisica “ sembrano essere stati i
due valori principali che Sartre ritrovò all’interno del gruppo
maoista. Potrebbe dirci qualche parola in merito alla considerazione secondo
la quale, come lei sottolinea « era la filosofia che “paradossalmente”
Sartre ritrovava a partire dalle discussioni politiche con gli esponenti del
movimento maoista» ?
Tutte le esperienze politiche di Sartre hanno avuto un carattere ben definito:
ciascuna di esse ha rappresentato uno scacco.Una prima esperienza è con
“Socialisme et Liberté” nel 1941, la seconda con
lo R.D.R. nel 1947, la terza è l’allineamento al partito comunista,
e successivamente si registra la vicinanza al movimento maoista. Le tre esperienze
in cui Sartre ha cercato di rintracciare la cosiddetta “terza via”
si sono concluse con un Sartre che, dopo aver esercitato una “pratica
del concreto”, racchiude in se stesso le proprie energie e produce un
opera filosofica: L’être et le néant dopo “Socialisme
et Liberté”, la Morale dopo lo R.D.R. e la Critique de la
raison dialectique dopo il partito comunista.
E’ riscontrabile, dunque, nel percorso sartriano, una relazione dialettica
tra la “pratica del concreto”, lo “scacco” di tale pratica
e la “reinvenzione” del mondo attraverso un voluminoso trattato
filosofico ed astratto: Sartre è qui in un gioco tra il concreto e l’astratto,
tra il politico e il filosofico, ma resta, in tutta evidenza, più a proprio
agio tra le idee filosofiche che tra i quadri della militanza politica. In riferimento
all’esperienza maoista, si potrebbe affermare che Sartre ha offerto ai
maoisti il proprio potere simbolico come scudo, come arma di difesa soprattutto
nei confronti di alcuni esponenti del movimento che necessitavano, al momento,
di una protezione dall’azione repressiva della polizia. Sartre era perfettamente
consapevole della propria azione e del proprio ruolo ed è appunto un
“cameratismo” la relazione tra Sartre ha intrattenuto con militanti
maoisti, (con Benny Lévy in particolare) e con un gruppo nel quale egli
era integrato, pur senza condividerne appieno tutti gli elementi.
Sostengo che la traiettoria di Sartre sul piano politico sia stata prettamente
atipica; Raymond Aron, ad esempio, ha un percorso linearmente classico: procede
dall’ “impegno” verso una posizione assai più conservatrice;
Sartre, invece, avanza al contrario: più invecchia, più si dirige
a sinistra. Si spinge sino a costruirsi un ruolo alla sinistra del partito comunista,
un luogo ove nessuno lo possa più “disturbare”. E’
dunque un cammino all’inverso: più la sua età avanza più
egli diventa libertario, anarchico, ritrovando un cameratismo con il gruppo
maoista.
Ciò è molto interessante: basti pensare al suo primo romanzo Une
Défaite pubblicato durante i suoi anni di studio all’École
Normale, in cui c’è il personaggio di R.Wagner, il vecchio
creatore ed il personaggio di F. Nietzsche, il giovane creatore. Sartre mostrava
di già quella sorta di tensione e di confronto tra i vecchio e il giovane
creatore che riscontreremo poi all’interno della relazione tra Sartre
e Benny Lévy, tra il vecchio creatore Sartre, e il giovane creatore Benny
Lévy.
Sartre adorava il confronto con i giovani,: ciò costituiva per lui una
specie di rimessa in questione permanente ed una vitale fonte di energia.
3) Il suo volume biografico è molto ricco di rivelazioni in merito
ai mille dettagli della verità dell’uomo-Sartre. Sartre medesimo
ha dedicato gran parte del suo lavoro alla redazione di biografie, il cui contenuto,
stile e metodo rifrangevano di volta in volta complessità del suo pensiero.
Riconosce validità al principio sartriano secondo cui « le rêve
absolu que nourrit tout autour c’est d’écrire tout ce qu’il
a à dire su colui sul quale egli si mette a scrivere? (Sartre si riferiva
in questa citazione a Flaubert,). Riscontra una qualche corrispondenza tra il
suo lavoro di biografa e quello di Sartre?
Sartre, in effetti, afferma che l’empatia rappresenta l’unica modalità
attraverso la quale può verificarsi la comprensione dell’altro:
“Flaubert è il mio contrario, riproduce l’opposto esatto
della mia concezione della letteratura e dunque io sono stato costretto ad entrare
in empatia con lui per poterlo comprendere”. O meglio, egli asserisce
più concisamente: “ Il solo modo per comprendere qualcuno è
l’empatia”.
La “storia” fra Sartre e me presenta un carattere differente perché
sin dall’inizio avevo, personalmente, delle “simpatie sartriane”,
benché non proprio per via diretta, giacché ho cominciato a lavorare
su P.Nizan. E’ stato P.Nizan che mi ha condotto a Sartre: frequentavo
il Khâgne ed il professore di filosofia, Nicolas Grimaldi ( il
quale ha appena pubblicato un interessante libro su Socrate) ci aveva proposto
di leggere, per la preparazione di una tesi sulla “déception”,
la prefazione ad Aden Arabie di P.Nizan scritta da Sartre. Lessi il libro e
ne rimasi profondamente colpita, in relazione soprattutto alla prefazione di
Sartre. A poco a poco cominciai la stesura della mia tesi su P.Nizan e proprio
allora si situa il mio incontro Sartre: avevo vent’anni e la modalità
con la quale Sartre mi ricevette fu veramente peculiare: io mi recavo presso
un “monumento letterario”, presso qualcuno che era al di sopra di
un Premio Nobel.! Sartre ha risposto alle mie domande con un’immensa precisione,
con una immensa cortesia e disponibilità : parlava molto lentamente provando
a far tornare alla memoria i suoi ricordi su Nizan, e a volte, mentre Sartre
cercava le proprie parole per finire di comporre le proprie frasi, accadeva
che io gli suggerisse una parola ed egli accettava sempre ciò che io
gli indicavo. Ebbi l’impressione, simbolicamente, che si costruisse un
dialogo a due: Sartre mostrò attenzione alla mia persona e s’interessò
ai dettagli della mia vita: egli mi faceva parlare di me tanto quanto lui parlasse.
Uscii da lì animata da un forte sentimento di pienezza, e non mi sentii,
come ci si potrebbe attendere, intimidita o smarrita. Mi resi conto che Sartre
si serviva del proprio sapere non per imporre un potere sull’altro, ma
per offrire all’altro gli strumenti che gli facilitassero il cammino verso
il superamento d’ogni condizione di potere. E’ qualcosa di molto
raro. Sartre non ha mai rifiutato un incontro, un appuntamento con chi per telefono
gli domandava un colloquio ed ha accettato molte volte di scrivere prefazioni.
Robert Misrahi, ad esempio una volta gli disse: «Porto la stella gialla,
sono molto giovane e ho delle difficoltà a superare l’esame di
concorso per l’insegnamento della filosofia… sono ebreo e non ho
denaro sufficiente per sostenere i miei studi. Come posso fare?» Sartre
gli rispose: « Le presterò io del denaro ,ogni mese». Sartre
ha donato se stesso, il proprio tempo, il proprio denaro a tutti, esattamente
come Socrate. C’è molto di Socrate in Sartre: Sartre è stato
un modello di comportamento prima di essere una “dottrina”ed è
per tale ragione che coloro che non sono sartriani non comprendono tale aspetto
essenziale e si limitano a rimproverare a Sartre i suoi errori politici, aspetto
che resta, di fronte a quanto detto, assai secondario. La politica è,
del resto, il dominio dell’errore e non c’è politica senza
errore.
E’ sin dall’inizio che io ho sentito dell’empatia nei confronti
di Sartre: sono nata in Algeria e sono poi giunta a Parigi, luogo in cui ho
vissuto l’ostilità e il rifiuto di una certa parte del mondo francese
il quale non mi ha fatto sentire perfettamente integrata. E’ stato qualcuno
come Sartre che -dall’alto della sua carica di simbolo rivoluzionario
-mi ha teso la mano. Ribadisco: ho provato dell’empatia - sin dall’inizio
- nei confronti di Sartre, e non ho dovuto scontrarmi contro di lui, così
come, invece, Sartre ha dovuto fare in rapporto al suo Flaubert.
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